Les autorités communales ne semblent pas pressées d’apporter une réponse à cette question…

Le radon est un gaz radioactif cancérigène qui émane naturellement du sol et qui peut s’accumuler dans les bâtiments. On suspecte qu’il menace particulièrement les enfants.

Court-Saint-Etienne est la commune du Brabant wallon où le risque radon est le plus important (cf. annexe 1). Depuis plusieurs années, la Commune de Court-St-Etienne possède d’ailleurs deux détecteurs qu’elle met à disposition de la population pour effectuer les mesures dans les habitations.

 En 2015, la Commune de Court-Saint-Etienne rachetait l’ancienne école maternelle du Collège St-Etienne, située rue de Suzeril, pour y transférer l’école communale primaire qui se trouvait alors rue Defalque.

Dès cette annonce, les mandataires Ecolo ont posé la question du risque radon. Il apparaissait indispensable à leurs yeux de s’assurer de l’absence effective de ce gaz sur le site et, en cas de problème, de prendre les mesures nécessaires pour en diminuer la présence à un seuil acceptable. En réponse à cette interpellation, le Collège communal a répondu qu’il interrogerait l’ancien propriétaire pour savoir si ce dernier n’avait pas effectué lui-même un test de dépistage dans le bâtiment.

Deux ans plus tard, ré-interpellé à ce sujet, les autorités communales annoncent que, sans information du Collège St-Etienne, elles profiteront de l’hiver 2017-2018 pour effectuer un contrôle radon dans l’école de Suzeril (on préconise de faire les tests de détection durant la période hivernale).

L’année suivante, les mandataires Ecolo interrogent à nouveau le Collège communal : quels ont été les résultats du dépistage qui avait été annoncé ? Réponse : « on va finalement faire l’analyse l’hiver prochain… »

Au dernier Conseil communal (30 avril 2019), Nadia Salpetier (Ecolo) a, pour la quatrième fois, interpellé le Collège communal pour savoir s’il était maintenant possible de rassurer les parents et les enseignants de l’école de Suzeril. La réponse donnée cette fois a de quoi laisser pantois. En synthèse : « Vous devez nous rappeler la nécessité de faire le dépistage au mois d’octobre prochain, quand la campagne provinciale annuelle débutera. Sinon on va oublier, comme les années précédentes… Par ailleurs le radon n’est pas présent de la même manière sur tout le territoire communal, et la zone où se trouve l’école n’est pas vraiment préoccupante. »
Cf. l’enregistrement vidéo du conseil communal sur la page FB d’Ecolo Court-Saint-Etienne, à partir de 1 :16 :50.

Or la carte plus précise du risque radon dans la commune met au contraire en évidence que l’école se trouve au contraire dans une des zones les plus problématiques (cf. annexe 2).

Outre le fait que le bon sens impose ce dépistage, il s’agit d’une obligation légale (cf. annexe 3) : des mesures doivent être réalisées au moins dans les locaux de travail souterrains les plus fréquentés et dans quelques locaux de travail représentatifs au rez-de-chaussée. Et non seulement pour l’école de Suzeril, mais pour tous les bâtiments (enseignement, crèches, bâtiments publics) gérés par la commune !

Alors quoi ? On joue à « tant que je n’ai pas la preuve qu’il y a un problème, c’est qu’il n’y a pas de problème » ? Les mandataires Ecolo ont pour leur part une autre conception de l’exercice de leurs responsabilités.

Annexe 1

Source : https://afcn.fgov.be/fr/dossiers-dinformation/radon-et-radioactivite-dans-votre-habitation/radon/taux-de-radon-moyen-dans

Court-Saint-Etienne, au centre du Brabant wallon, est la seule commune du BW classée 2b (la catégorie la plus élevée : plus de 10% des bâtiments avec un taux de radon supérieur à 300 Bq/m³, taux à partir duquel une action est préconisée pour réduire ce taux et donc diminuer les risques pour la santé).

Annexe 2 : Détail des zones à risque sur Court-Saint-Etienne

Source : http://fanc.maps.arcgis.com/apps/Viewer/index.html?appid=015b627fde334c15a28e5f71d0e4011e

Il y a environ 6 des 27 km² (6 carrés rouges) du territoire communal où on estime que plus de 20% des bâtiments présentent un taux de radon supérieur à 300 Bq/m³ (seuil à partir duquel une action est préconisée pour limiter le risque). L’école de Suzeril se trouve dans un de ces carrés.

Annexe 3 : Obligation de dépistage pour la Commune.

Source : https://www.uvcw.be/actualites/33,674,227,227,6241.htm

En vertu des articles 4 et 9 de  l’arrêté royal du 20 juillet 2001 portant règlement général de la protection de la population, des travailleurs et de l’environnement contre le danger des rayonnements ionisants, une mesure du radon doit être effectuée dans les établissements d’enseignement, crèches, établissements de soins, bâtiments publics et, d’une manière générale, tout local de travail, s’ils sont situés dans les zones à risque définies par l’Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN). Les mesures doivent être réalisées au moins dans les locaux de travail souterrains les plus fréquentés et dans quelques locaux de travail représentatifs au rez-de-chaussée.

Les communes peuvent donc être concernées par cette obligation pour leurs bâtiments pour autant qu’elles se situent dans une zone à risque. Ces zones à risque sont identifiées dans les articles 4 et 5 de l’arrêté de l’AFCN du 10 août 2011. On y retrouve principalement les communes de classe radon 2, situées surtout au sud du sillon Sambre et Meuse, dans les arrondissements de Verviers, Bastogne, Neufchâteau, Dinant et Marche.