Ecolo réagit et appelle les citoyens à se manifester.

C’est une bombe (à retardement) qui menace nombre de communes belges. Parmi celles-ci, plusieurs communes du Brabant wallon sont concernées, et Court-Saint-Etienne en particulier.

Le massif Brabant wallon est en effet un site d’enfouissement envisagé par l’Organisme national des Déchets radioactifs (ONDRAF) pour le stockage de milliers de m3 de déchets hautement radioactifs. Le schiste ardoisier du sous-sol du centre de la province, et particulièrement de Court-Saint-Etienne correspondrait en effet aux critères d’enfouissement définis par l’ONDRAF, bien que ceux-ci n’aient été que très peu expérimentés à travers le monde. « Nous avons encore connu diverses activités sismiques il n’y a pas si longtemps », souligne Xavier Marichal, conseiller communal à Court-Saint-Etienne. « Nous ne voulons pas tomber dans l’effet NIMBY, mais il nous semble qu’un enjeu aussi important doit faire l’objet d’une consultation plus approfondie de la population, ainsi que des études scientifiques plus poussées que l’ONDRAF a refusé à plusieurs reprises de mener ».

La régionale Ecolo du Brabant wallon et le groupe Ecolo de Court-Saint-Etienne, qui soumettra le point au conseil communal du mardi 26 mai (le texte de la motion déposée est accessible ici), invitent les citoyens à réagir. Cela est faisable à titre individuel en répondant à l’enquête de l’ONDRAF en cours jusqu’au 13 juin, mais aussi en interpellant les élus locaux, tous partis confondus, à se positionner et à demander aux parlementaires fédéraux de joindre leurs forces pour soutenir le texte d’Ecolo-Groen à la Chambre et ainsi lutter concrètement contre ce projet précipité du gouvernement fédéral, en demandant qu’un véritable démocratique puisse être tenu sur cet enjeu de très long terme

Le groupe Ecolo-Groen a en effet décidé de provoquer un débat public à la Chambre, sur des intentions que le secteur nucléaire préférerait manifestement conserver cachées.Vu les circonstances exceptionnelles de la crise sanitaire du Covid-19 et toutes les questions sensibles et complexes que pose un tel dossier, le groupe Ecolo-Groen à la Chambre avait déjà demandé en avril dernier à la Ministre de tutelle, Marie-Christine Marghem, la suspension de la consultation publique. « On ne peut pas laisser se poursuivre un consultation sur un sujet aussi important et impactant, en catimini, en plein confinement », avait souligné le député fédéral Samuel Cogolati. L’ex-coalition suédoise, appuyée par le Vlaams Belang, avait néanmoins rejeté cette demande en commission énergie du Parlement fédéral.

« Il n’y a pas de bonnes solutions pour les déchets nucléaires, nos choix du passé influenceront des générations entières. Ce qui est certains, c’est que cette décision doit être celle de la population qui doit pouvoir donner son avis dans des conditions qui le permettent. Ecolo maintiendra sa demande de suspendre la consultation publique malgré un premier rejet » s’indigne Simon Moutquin, député fédéral du Brabant wallon.

Cartographie des lieux possibles

Sur base du rapport d’incidence, le Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg, qui a réagi avec force au fait que certains sites envisagés étaient situés à proximité immédiate de son territoire, a édité une carte des sites susceptibles d’accueillir ces déchets. Voici deux extraits de ces cartes

Carte 1 : les sites identifiés comme favorables pour l’enfouissement des déchets radioactifs. La flèche noire pointe la zone située en Brabant wallon.

Carte 2 : Zoom sur la zone propice située en Brabant wallon

Informations complémentaires

Le détail de notre argumentation dans la motion déposée au conseil communal

Le rapport d’incidences de l’ONDRAF

L’explication de l’approche telle que préconisée par l’ONDRAF

La consultation du public organisée par l’ONDRAF