Il faut être courageux à Court-Saint-Etienne pour venir interpeller publiquement le Collège communal (bourgmestre et échevin·es), au début d’un conseil. Courageux car l’interpellation doit être transmise à l’avance, et vous n’aurez que 10 minutes pour la présenter. Mais après que le Collège vous aura répondu, vous n’aurez droit qu’à deux minutes de « contre-réponse », sans que le Collège doive réagir à votre réplique. Et pendant tout ce temps, le reste du Conseil communal (« simples » conseillers, de la majorité comme de l’opposition) ne fait qu’assister et ne peut rien dire.

Du courage, Monsieur Niaz Niaz en a fait montre ce jeudi. Et d’humour aussi, ainsi que toute une palette d’autres émotions. Des émotions surtout pénibles tant il a été  flagrant que ce citoyen, comme sans doute de nombreux autres riverains de la rue Henricot et de la rue Defalque, était à la fois inquiet pour sa sécurité et celle de ses proches, et fâché de l’inaction communale.

Car, oui, c’est bien d’inaction dont on peut parler. Monsieur Niaz l’avait annoncé dans son intervention, la réponse qu’il a reçue : « la route est régionale » ne lui suffit pas. Certes, il s’agit bien là d’un fait, mais cela ne justifie pas tout. Et, comme Michel Tricot le rappellera encore en fin de conseil, la Commune dispose d’une série d’autres outils qu’elle peut mettre en œuvre pour améliorer de manière globale la situation aux alentours de ce morceau de rue : l’aménagement de la « place communale » (prévue depuis 2011 !), réfection des trottoirs (la Commune en a la maîtrise jusqu’à 30 cm de profondeur, et la Région ne s’opposera jamais à un projet qui améliorerait la situation pour les piétons), création d’autres places de parking alentours et propositions d’aménagements proposés à la Région (car si la Région décide certes, rien n’interdit à la Commune de prendre l’initiative du dialogue et encore moins de faire des suggestions intelligentes), suggestions de marquage au sol, proposition que la Commune place des infrastructures de sécurité, radar ou feu rouge, au-dessus d’une traversée piétonne comme cela se voit ailleurs).

Il est courageux, M. Niaz, mais aussi patient. Car après des dizaines de contacts préalables avec la Commune, la préparation et la conduite de son interpellation… il s’est vu répondre toujours la même rengaine…. « c’est pas nous, c’est les autres ». Le courage politique n’était visiblement pas au rendez-vous pour répondre au  courage citoyen.