Si le sujet n’était pas sérieux, on pourrait se croire dans une cour d’école. Auquel cas on répondrait à leur invective d’attitude non constructive : « c’est celui qui le dit qui l’est ! »

Préambule

Abandonnant tous les arguments légalistes qu’ils avaient utilisé jusque-là pour expliquer la manière dont ils bottent systématiquement en touche les demandes d’Écolo, les membres de la Liste du Mayeur changent soudainement leur fusil d’épaule… La meilleure défense étant l’attaque, ils accusent Écolo d’attitude inadmissible, rien que cela, et non constructive.

Décortiquons quelque peu.

De l’aspect légal

Rappelons d’abord le début de toute cette histoire : la majorité que constitue exclusivement la Liste du Mayeur ne respecte pas la loi : elle omet régulièrement de convoquer le débat public que prévoit la loi autour de l’action sociale par le biais d’un conseil conjoint entre le conseil communal et le conseil de l’action sociale. A noter que lorsqu’Écolo a fait posément remarquer ce manquement en 2019, il lui fut répondu que cette loi ne devait pas être si important que cela puisqu’il n’y a pas d’amende prévue en cas de manquement. On aura donc compris la manière dont la loi est considérée par la Liste du Mayeur.

Il n’est pas inutile de noter aussi que lorsque, pour donner suite à des rappels réguliers d’Écolo, la Liste du Mayeur organise enfin cette réunion obligatoire, ils la limitent volontairement à 1h, dont le président de CPAS en monopolise plus de 50 minutes. On aura dès lors également compris la manière dont l’esprit de la loi est considéré par la Liste du Mayeur.

Le 7 mars dernier, Écolo, écœuré des manœuvres de la majorité, a décidé de quitter le conseil. Le Bourgmestre s’était dit être obligé … par la loi… de limiter une fois de plus le débat demandé par Écolo. Cette affirmation est incorrecte :  la loi sur le conseil communal ne commandait nullement de limiter le débat. Ce n’est que la volonté délibérée du Collège communal de convoquer un huis clos à ce moment qui a porté atteinte à la demande légale et légitime d’Écolo. Anticipant ce problème,  le chef de groupe d’Écolo avait d’initiative proposé au Collège, dans un esprit parfaitement constructif, de procéder autrement. Sa proposition, transmise par l’intermédiaire du directeur général, n’a reçu aucune réponse de la part de la majorité…

Attitude constructive

Constructif vous avez dit ?

Lorsqu’Écolo, comme d’autres membres de la minorité d’ailleurs, prend le temps de relire entièrement tous les dossiers, la majorité considère que l’attitude est constructive.

Lorsqu’Écolo pointe au passage des petites erreurs par-ci par-là dans les dossiers, ou émet des suggestions pour en améliorer la teneur, la majorité considère que l’attitude est constructive.

Lorsqu’Écolo participe à la construction de certains dossiers, et contribue même à l’écriture de certains documents, souvent en termes citoyens et sans en tirer le moindre bénéfice, que ce soit en participant à diverses commissions, ou en aidant à rédiger une partie de dossiers – comme celui pour toucher un subside Infrasports pour la future salle de gymnastique, la majorité considère que l’attitude est constructive.

Lorsqu’Écolo tente d’aider le Collège en soumettant des motions qui reprennent des points que la liste du Mayeur avait elle-même clamé en campagne électorale, la majorité ne se prononce plus sur l’attitude constructive ou non, mais vote en bloc pour refuser la proposition…

Et qu’Écolo ait l’outrecuidance d’émettre des critiques politiques, c’est-à-dire portant sur des de choix et une vision de la vie en société à Court-Saint-Étienne, et là tout d’un coup Écolo n’est pas constructif aux yeux de la majorité. Quelle est donc cette arrogance qui les mène à se mêler de ce que l’électeur a confié exclusivement aux mains de la Liste du Mayeur (avec 44% des votes) ?

Inadmissible

Ce qui est inadmissible, c’est de polariser ainsi les débats. Ce qui est inadmissible, c’est de tenter d’inverser la responsabilité d’un dénouement, dont personne chez Écolo ne se réjouit, en utilisant des injonctions péremptoires qui n’ont pas lieu d’être.

Car Écolo veille lors de toute intervention à tantôt encourager, tantôt critiquer les projets portés par la majorité. Les projets, jamais les personnes.

Mais lorsqu’Écolo ose critiquer le budget du CPAS, l’ensemble de ses élus se font traiter de « dogmatiques » et se prennent une attaque ad hominem en bonne et due règle sur ce qu’ils feraient ou pas à Court-Saint-Étienne.

Mais lorsqu’Écolo fait remarquer qu’une demande de subside pour aménager une place à Beaurieux n’est pas optimale (d’ailleurs, le dossier n’a pas été retenu par la Région wallonne) et qu’un dossier pour la place Baudouin serait plus en phase avec l’appel à projet auquel il est répondu, le bourgmestre tente de sous-entendre que cela est proposé par intérêt propre car la personne qui a pris la parole habite non loin de la place Baudouin.

Mais lorsqu’Écolo ose mettre en doute le côté réaliste du plan climat auquel le groupe a participé autant que possible, l’élu qui intervient se fait traiter de « schizophrène ».

Mais lorsqu’Écolo ose demander de reporter le débat sur des points qu’ils jugent essentiels car un huis clos, jugé important par la majorité et auquel Écolo a veillé à participer de manière constructive, a retardé de plus d’une heure le début de la séance, non seulement on leur dit non, mais on en vient à rapidement les traiter de « ridicules ».

Inadmissible ? Nous n’en savons rien. Nous veillerons à toujours être présent pour défendre des principes démocratiques qui nous semblent importants, calmement, posément, et sans recourir aussi facilement à l’insulte que ce à quoi le président de CPAS et le bourgmestre nous ont habitué récemment.

Mais nous resterons obstinément fidèles à nos principes, de manière constructive et ferme en même temps. N’en déplaise à la majorité…