La politique sociale est l’ensemble des interventions publiques qui ont pour but de répondre aux besoins sociaux et économiques de la population, de promouvoir l’inclusion sociale et de réduire les inégalités.

La politique sociale est essentielle pour développer le vivre ensemble. Il s’agit de proposer des actions qui permettent de créer du lien entre les générations, de soutenir un aidant proche épuisé par l’accompagnement d’une personne en perte d’autonomie, d’accompagner une personne âgée dans son quotidien, d’organiser des activités pour les personnes isolées, de soutenir les jeunes dans leurs projets… Il s’agit ainsi de veiller à développer suffisamment de services répondant aux besoins de chacun.e, aussi diverse et variée que soit notre population. Tout le monde a en effet sa place dans notre commune, quelle que soit les difficultés auxquelles chacun·e peut être confronté·e. C’est donc aussi la politique sociale que l’on retrouve quand il s’agit d’accompagner les personnes sinistrées suite aux inondations, c’est d’elle que dépendent les plans « canicule » et « grand froid ». C’est donc surtout elle qui permet à notre société d’être résiliente et de rebondir lors des crises que nous vivons et vivrons probablement encore. Un point d’attention : ne laisser personne au bord du chemin ! Qu’en est-il actuellement à Court-Saint-Etienne ?

Aides « inondations » non utilisées

Lors de la récente présentation du budget 2023 du CPAS, une ligne étrange a retenu notre attention: aide sociale dans le cadre de la subvention fédérale inondations – 50 000 € (MOINS cinquante mille euros). Nous pensions, un peu trop naïvement, qu’il s’agissait d’aides complémentaires pour les personnes sinistrées dans notre commune en juillet 2021. Hélas, il n’en est rien. Il s’est avéré qu’il s’agit d’un montant que le CPAS doit rembourser aux autorités fédérales faute d’avoir pu faire bon usage de cette aide spéciale. Seuls environ 10% des aides publiques reçues ont effectivement été utilisées. Il en va d’ailleurs de même pour les dons reçus en provenance de citoyen·nes solidaires et généreux dont moins de 25% auraient été utilisés. L’explication de la majorité communale reste pour le moins nébuleuse, arguant de ce que les “gens” n’y avaient plus droit car ils devaient d’abord se tourner vers leur assurance. Certes, mais Écolo reste consterné car nous connaissons de nombreuses personnes qui n’ont pas récupéré l’ensemble de leurs biens, et il nous semble à tout le moins étonnant que plus d’initiatives n’aient pas été entreprises pour utiliser l’argent public et privé mis à disposition pour venir en aide aux sinistrés.

Un cimetière d’indiens sous le home Libouton?

L’ancien Home Libouton, situé rue Defalque, a fermé ses portes en 2015, ne répondant plus aux normes en vigueur pour les maisons de repos. Des travaux de rénovation y ont été entrepris depuis 2018 en vue de réaliser sept appartements destinés à l’accueil de personnes âgées en situation précaire. Malheureusement, depuis lors, ces appartements restent désespérément vides. Interrogé à ce sujet, le président du CPAS a évoqué un manque de chance face aux nombreux déboires auxquels il a du faire face : exigences des pompiers, problèmes techniques à répétition… Sourire aux lèvres, il a même évoqué la présence d’un « cimetière indien » qui jetterait un sort sur les lieux… Nous refusons cette hypothèse et nous formulons le voeu qu’une « fumée blanche » sortira bientôt de l’âtre du Libouton afin qu’il y ait de nouveau un petit espoir d’hébergement adapté pour quelques aînés stéphanois à très faibles revenus.

Le prix de la solidarité

Vous l’avez entendu : les CPAS sont en grande difficulté face aux demandes d’aides qui explosent. Même des gens qui ont un travail ne parviennent plus à nouer les deux bouts… Une partie des aides octroyées sont remboursées par l’état fédéral ou par la Région wallonne, et pour équilibrer son budget, le CPAS doit donc compter sur une dotation puisée dans le budget communal. Bien sûr, toutes ces dotations communales augmentent sensiblement partout, pour faire face aux dépenses grandissantes d’aides sociales (+18% en moyenne en Brabant wallon entre 2021 et 2023). Partout ? Non ! A Court-St-Etienne, cette dotation n’a pas évolué depuis 4 ans (2020). A croire que nous n’avons ici connu ni Covid, ni inondations, ni crise de l’énergie. Face à nos interpellations, le Bourgmestre et le président du CPAS ont affirmé récemment que, par habitant, Court-St-Etienne était une des communes du Brabant wallon qui soutenait le plus son CPAS. Nous avons voulu en avoir le cœur net. Résultat : si cela était vrai avant 2020, aujourd’hui CSE (avec 136€ /hab) se situe largement en–dessous de la moyenne du BW (155€/hab). Les indexations et le coût de l’énergie ont pesé lourd sur les budgets 2023 de la Commune et du CPAS. Pour équilibrer son budget, la Commune a pu compter sur des recettes fiscales (les impôts des habitants) supplémentaires de… 1,65 millions. La majorité (Liste du Mayeur) n’a pas estimé utile de consacrer une partie des ces recettes supplémentaires pour augmenter la dotation au CPAS. Pour les mandataires Ecolo, au contraire, la solidarité au niveau local doit se trouver au centre de l’action politique et ils continueront à se battre pour mieux la faire vivre à Court-St-Etienne.