Au confluent des vallées de l’Orne, la Thyle et la Dyle, notre commune est exceptionnellement verte et vallonnée. Raison particulière pour en prendre soin.

Ce dimanche 1er octobre 2023, nous avons enfourché nos vélos pour découvrir ensemble les zones naturelles de Court-St-Etienne. Une bien belle balade sous le soleil. L’occasion d’esquisser ce qui pourrait être inclus dans la politique communale de la nature dans les prochaines années.

Observer

La vie sauvage est bien présente dans notre commune. Croiser un chevreuil, un lièvre, une fouine ou un hérisson n’est pas rare. Les oiseaux sont nombreux : aux classiques mésanges, rouge-gorge et merles du jardin s’ajoutent le martin-pêcheur, le héron, le faucon crécerelle, la chouette hulotte et la grive, pour n’en citer que quelques-uns de notre environnement immédiat.

C’est un trésor inestimable, et c’est grâce à des naturalistes passionnés que nous les avons découverts. C’est en observant qu’on apprend. A Genappe, sur les anciens bassins de décantation de la Sucrerie ou plus bas sur la Dyle au Doode Bemde, des postes d’observation sont aménagés sur des zones protégées. Pourquoi pas chez nous ?

Conserver

Il y a des lieux, nombreux, où l’humain devra se faire plus discret à l’avenir, pour s’effacer devant d’autres espèces, pour leur laisser la meilleure place. Oui, les castors sont les bienvenus sur le Ry d’Hez à Tangissart et ailleurs. Oui, les batraciens ont le droit de traverser la rue de la Limite au printemps sans s’y faire écraser.

Conserver, cela impose d’assurer une réelle protection de toutes les zones de grand intérêt biologique, d’étendre les zones « Natura 2000 » et de préserver tous les éléments qui relient ces éléments du réseau écologique. Conserver, cela implique aussi de limiter la taille et le nombre de projets immobiliers pour préserver biotopes et habitats naturels. Non, l’implantation d’un zoning à la limite entre Court et Bousval dans la vallée de la Dyle, le méga-lotissement du Jaurdinia à Beaurieux ou celui du Val d’Eugène ne sont pas de bonnes idées.

Sur le plateau du Chenoy, le bon exemple d’une haie diversifiée de 3 mètres de large

Sur le plateau du Chenoy, le bon exemple d’une haie diversifiée de 3 mètres de large

Aménager

Serait-il fou de penser que nous pourrions disposer d’un espace vert public significatif dans chacun de nos villages ? Près du centre, qui se densifie avec les projets sur le site Henricot, il est grand temps de créer une zone de promenade et de quiétude entre la Dyle, le chemin de fer et CP Bourg.

Dans les campagnes, les plantations d’arbres isolés résistent mal à la sécheresse et au vent. Il serait nettement plus profitable que la Commune et les propriétaires intensifient les plantations de haies vives et diversifiées, si possible de 2 ou 3 mètres de large, ainsi que de petites zones de retenue ou d’absorption des eaux.

A Beaurieux, en contrebas du Clos de l’Orne, l’espace existe pour créer une zone humide inondable, et une promenade le long de la rivière, à côté de la roselière

A Beaurieux, en contrebas du Clos de l’Orne, l’espace existe pour créer une zone humide inondable, et une promenade le long de la rivière, à côté de la roselière.

 

 

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Il y a dans notre commune des passionnés de nature, des jardiniers extraordinaires qui prennent soin de jardins vivants et pleins de biodiversité. Il y a dans notre région des associations qui font un travail formidable. Il est temps de mettre ces énergies ensemble pour partager les bonnes pratiques et améliorer significativement l’état général de la nature dans notre commune, que ce soit dans les jardins privés ou les espaces publics.

Bonne nouvelle : la sylviculture mélangée en couvert continu se répand

Après des décennies de monocultures d’arbres plantés ensemble, éclaircis ensemble, malades ensemble et rasés ensemble, la Ministre Céline Tellier et la Région wallonne soutiennent désormais les forestiers pour transformer leurs bois et forêts avec des arbres d’essences et d’âges diversifiés. Cette nouvelle sylviculture axée sur la biodiversité est beaucoup moins intrusive : elle ne découvre plus le sol, prélève des arbres matures, accompagne le développement des semis naturels d’arbres qui apparaissent dès qu’une trouée de lumière est réalisée dans le couvert végétal. Cette sylviculture à l’écoute de la nature résiste infiniment mieux au dérèglement climatique. Elle est moins risquée mais souvent plus rentable que les monocultures. Elle arrive à Court-St-Etienne. Nous nous en réjouissons !

Conservation de la nature et lutte contre les inondations : même combat

A chaque inondation, la nature nous rappelle qu’il est grand temps de réparer les effets néfastes d’une vision utilitariste du territoire, qui a créé des grands champs ruisselant sans obstacles et des zones habitées imperméables. L’heure est venue de re-méandrer nos rivières, ré-ensauvager les zones habitées, re-parcelliser les zones agricoles en y plantant des haies, retenir l’eau partout dans des mares ou des prés et pas uniquement dans des grandes infrastructures, valoriser les zones humides et les étangs comme réservoirs de crues. C’est comme cela que l’eau, pleine de vie, redeviendra notre amie.

L’artificialisation quasi-complète de la Place Baudouin 1er : un exemple à corriger